Les polymères bactériens

Une autre méthode pour se passer du pétrole est de se servir de micro-organismes (le plus souvent des bactéries) qui vont synthétiser les monomères indispensables à la production de plastique.

I. Du plexiglas

Le plexiglas est en fait un nom commercial sous lequel se sache le PMMA ou polyméthacrylate de méthyle. Ce plastique est très utilisé dans de nombreux domaines de par sa transparence et sa résistance aux chocs.

C'est en Allemagne qu'a eu lieu cette découverte : une enzyme produite naturellement par des bactéries est capable de transformer des sucres ou des alcools, présents abondamment dans la nature, en méthacrylate de méthyle, le monomère du PMMA qui est ensuite facilement polymérisable.

II. Du PHB

Le PHB ou PolyHydroxyButyrate est un autre exemple de la synthèse de plastique par des micro-organismes. Il s'agit d'un polymère biodégradable qui, bien que n'étant pas très intéressant dans tous les domaines, peut tout à fait être utilisé pour des bouteilles ou des films plastiques.

Ce PHB est en fait produit naturellement pas de nombreux micro-organismes mais en quantité très faible et n'est pas adapté à une industrialisation.

Les chercheurs ont donc eu recours à la transgenèse : ils ont isolé les gènes d'une bactérie produisant le PHB et l'ont implanté dans une pomme de terre. Pour le moment il s'agit plus d'un exploit scientifique que d'une véritable alternative car on ne retrouve que 10 microgrammes pour 1 gramme de pomme de terre soit un rapport de 1/105 Mais les chercheurs pensent pouvoir améliorer ce rendement et industrialiser ce procédé.

III. Du PHA

Le PHA ou PolyHydroxyAlcanoate est un bioplastique de la famille des polyesters qui présente des caractéristiques similaires aux plastiques pétroliers de cette même famille. Encore une fois, il est produit naturellement par des bactéries en réponse à un « stress » c'est à dire à une alarme provoquée par un changement du milieu extérieur. Le PHA produit servira au besoin énergétique de la bactérie.

Le processus présenté ici est l'oeuvre de la société BioMatera. Il consiste à cultiver dans des bio-réacteurs de grandes quantités de bactéries puis quand la concentration en bactérie est suffisante à opérer une variation dans la concentration en nutriments du milieu de culture ce qui provoque le fameux « stress ». Les bactéries transforment alors les molécules de bases présentes en PHA dont le taux atteint 80% du poids de la bactérie. Puis vient l'étape de la purification : par un procédé nouveau, n'utilisant pas de solvant nocif pour l'environnement, le PHA est extrait des cellules et purifié. Il est ensuite utilisé sous diverses formes : sacs, ustensiles,...

Conclusion

Diverses méthodes sont disponibles pour éviter l'utilisation du pétrole dans la fabrication des plastiques mais il est évident qu'elles ont encore des progrès à faire.

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